Le Gueuloir : petit historique

Le Gueuloir est une expression employée par Flaubert pour désigner un appentis situé au fond de son jardin, dans lequel il pouvait aller clamer à haute voix ses textes et en évaluer l’effet.

En 1997, Hervé Latapie dépose cette expression comme marque commerciale, avant de proposer un rendez-vous plus ou moins régulier : « Le Gueuloir, le débat qui vous donne la parole », qui s’est tenu de 1997 à 2005, d’abord dans la discothèque Le Tango, puis au bar La Petite Vertu. Il s’est agit de discussions qui, autour d’invités qualifiés, s’attachaient à donner en priorité la parole au public. Les thèmes concernaient le plus souvent la communauté LGBT, mais pas exclusivement.

Les questions posées interpellaient et suscitaient rarement l’unanimité, mais les échanges restaient, à quelques exceptions près*, toujours courtois : on discutait des idées dans le respect des personnes qui les exprimaient. Notre volonté était d’avoir le courage d’aborder les sujets qui fâchent, tout en maintenant une convivialité propice à l’écoute. En d’autres termes, nous cherchions, par le biais de ces débats, à ouvrir les esprits : parce que bien souvent, les idées qui choquent, annoncent des innovations et des évolutions.

À la fermeture du bar La Petite Vertu, ces rendez-vous ont cessé. Aujourd’hui l’esprit du Gueuloir renaît sous la forme d’un projet éditorial. Après avoir constaté la difficulté d’intéresser le monde de l’édition à des travaux littéraires, inclassables, et à contre courant des idées reçues, nous nous lançons dans cette expérience d’auto-édition artisanale.

L’accueil qui sera réservé à « Doubles vies » sera déterminant : nous permettra-t-il de prolonger cet essai par la publication de nouveaux ouvrages en 2010 ?

* Le Gueuloir « La capote est-elle démodée ? » autour de Guillaume Dustan avait occasionné une attaque virulente de tout l’état-major d’Act-Up contre l’écrivain. Dans un tout autre genre, lors d’un Gueuloir de proximité intitulé « Pour ou contre le nouveau magasin Leroy Merlin au quartier de l’Horloge ? », le directeur de cette grande surface avait dû subir de front les riverains du quartier, nous avions évité de justesse un début de bagarre !